VANNIER François Eugène

135^ème RI

Mon Capitaine

Vannier François 135^ème d'Infanterie

Je sousigné a voir été blessé a priori à [Hans] la [plière] [..] me tiren d'une tranché pour ce porter [a l'avant] [...] les balles nous vené de vent et sur notre gauche lon ses couchés et en se relevant j'ai été blessé a la pomme de la main droite et jedi a mon adjuden en merite qui ete encore dans le bou de la tranche que lon avai [creusé]

Rapport du Médecin Principal de 2^è cl. Buy, médecin chef de l'hopital d'Evacuation n°2 sur le soldat Vannier François du 135^ème Régiment d'Infanterie suspect de mutilation volontaire sur lui même.

De la mise en observation à l'hopital militaire de Châlons et des examens pratiqués il résulte que le soldat Vannier François 135^è Régiment d'infanterie est atteint de perforation récente avec éclatement de la paume de la main droite suite d'un coup de feu.

Le tatouage très net des bords de la plaie prouve que le coup a été tiré à bout portant.

La présomption de mutilation volontaire ressort de ce que l'orifice d'entrée du projectile et le tatouage siègent du coté de la paume de la main.

Châlons, le 2 octobre 1914.

Le soldat réserviste Vannier, François, Eugène Taburel, Emile du 94^ème Régiment d'Infanterie, est t'il coupable, d'avoir, en septembre 1914 abandonné son poste en présence de l'ennemi ?

Sur cette question, à l'unanimité OUI, l'accusé VANNIER est coupable;

A l'unanimité, le soldat Vannier, sus qualifié à la peine de mort, par application des articles 213 et 187 du Code du Justice militaire.

L'an mil neuf cent quatorze le dix neuf Octobre, à six heures vingt cinq minutes.

Nous Mathieu, officier d'administration de 1^ère classe, Greffier prés le Conseil de Guerre du Quartier Général, commandant de la 4^è Armée, agissant en vertu des ordres de Mr le Général commandant la 4e Armée, en date du dix huit Octobre 1914.

Nous sommes transporté au champ de tir de la garnison de Châlons sur marne, pour assister à l'éxécution de la peine de mort prononcée le dix sept Octobre 1914, contre le militaire ci après dénommé en réparation du crime d'abandon de poste en présence de l'ennemi.

VANNIER, François, Eugène, fils de François et de Morin Anne, né le 3 mai 1883 à Précigné, arrondissement de La Flèche, Département de la Sarthe, profession de cultivateur, marié, deux enfants, résidant avant son entrée au service à Durtal, arrondissement de Beaugé, Maine et Loire, soldat réserviste au 135^e Régiment d'Infanterie.

Arrivé sur le lieu de l'éxécution, nous avons donné lecture au condamné en présence de M^rSimon, Capitaine de gendarmerie, juge au dit Conseil, et désigné en cette qualité, par M^r le président pour assister à l'éxécution et devant la troupe assemblée en armes, du jugement précité.

Aussitôt après lecture, un piquet d'Infanterie composé, conformément aux prescriptions règlementaires s'est approché et a fait feu sur le condamné qui est tombé morts.

En foi de quoi, nous avons dressé le présent procès verbal, prescit par les articles 151 du Code de Justice Militaire et 52 du décret du 7 Octobre 1909, portant réglement sur le service des places.

Fait à Châlons-sur-Marne, les jours, mois et an que dessus

L'officier d'administration Greffier.