Signalement
2955 au Corps - Cl. 1912
N° Matricule
589 au Recrutement Seine 3e Arrd
N° Matricule
Déposition
Il y a environ 1mois, je fus blessé à la cheville par un éclat d'obus et je fus expédié sur Orléans. Une fois guéri, je vins aux convois du 19è
Au bout d'une dizaine de jours je parti sur Puisieux avec plusieurs camarades, avant de partir, je pris un équipement complet au convoi, équipement qui était resté, appartenent à un blessé, car le mien avait été gardé à Châlons.
Comme ils marchaient assez vite et que mon pied me faisait encore mal, je ne pouvais les suivre que de loin, fatigué je me reposai un moment sur le bord de la route, il me vint machinalement à l'idée, de voir si la baillonette que j'avais allait bien sur le fusil, trop juste je forçai un peu, ce qui fait, je ne pouvais plus la retirer, je pris mon fusil et l'assuoi la face à terre, je calai la butte de mon fusil et la crosse contre un pied de vigne, faisant un effort pour arracher la baïllonette, le coups [...] parti dans la main.
Vogel Fernand
19 B. de Ch. a pied
La transcription de la déposition est faite volontairement avec les fautes d'ortographe existante et les mots entre crochets ("[...]") en sont une déduction de lecture.
Certificat du Dr Buy
Rapport du Médecin Principal de 2è cl. Buy, médecin chef de l'hopital d'Evacuation n°2 sur le soldat Vogel Fernand du 19ème Bataillon chasseurs à pied 2ème Cie suspect de mutilation volontaire sur lui même.
De la mise en observation à l'hopital militaire de Châlons et des examens pratiqués il résulte que le soldat Vogel Fernand du 19ème Bataillon, chasseurs à pied 2ème Cie est atteint de perforation récente par coup de feu de l'éminence hypothénar gauche.
Le tatouage très net des bords de la plaie prouve que le coup a été tiré à bout portant.
La présomption de mutilation volontaire ressort de ce que l'orifice d'entrée du projectile et le tatouage siègent du coté de la paume de la main.
Châlons, le 3 octobre 1914.
Extrait du conseil de guerre
Le soldat Vogel, Fernand du 19ème Btn de Chasseurs à pied, est t'il coupable, d'avoir, en septembre 1914 abandonné son poste en présence de l'ennemi ?
Sur cette question, à l'unanimité OUI, l'accusé VOGEL est coupable;
A l'unanimité, le soldat Vogel, sus qualifié à la peine de mort, par application des articles 213 et 187 du Code du Justice militaire.
Procès-Verbal d'exécution à Mort
L'an mil neuf cent quatorze le dix neuf Octobre, à six heures vingt cinq minutes.
Nous Mathieu, officier d'administration du 1ère classe, Greffier prés le Conseil de Guerre du Quartier Général, commandant de la 4è Armée, en date du dix huit octobre 1914.
Nous sommes transporté au champ de tir de la garnison de Châlons-sur-Marne, pour assister à l'éxécution de la peine de mort prononcée le dix sept Octobre 1914, contre les militaires ci après dénommés en réparation du crime d'abandon de poste en présence de l'ennemi.
1° RUELLEUX, Louis, François, Marie, fils de feu Mathurin et Desnoes, Marie, Joseph, né le 15 mars 1892, à Saint Meen, arrondissement de Montfort, département de l'Ille-et-Vilaine, profession de charron, résidant avant son entrée au service à Ivry, 45 Route de Choisy, Département de la Seine, célibataire, taille d'un mètre 560 millimètres, cheveyx châtains foncés, yeux bleus foncés, nez rectiligne, visage ovale. N° Mle 3188, soldat au 19è Bataillon de chasseurs à pied.
2° VOGEL, Fernand, fils de Victor et de Chatillon Eugénie, né le 29 Août 1892 à Paris, arrondissement de ___ (Seine) célibataire, résidant avant son entrée au service à Paris, 16 Rue du Roi de Sicile, arrondissement de profession de peintre, célibataire, soldat au 19è Bataillon de chasseurs à pied.
3° FRANÇOIS, Emile, Georges, fils de ____ et Françoise Adelaïde, né le 6 Décembre 1892 à Paris, 13ème Arrondissement, célibataire, profession de domestique, résidant avant son entrée au service à l'assistance publique à Paris, soldat au 21sup>è Bataillon de chasseurs à pied.
Arrivé sur le lieu de l'éxécution, nous avons donné lecture aux condamnés en présence de MrSimon, capitaine de gendarmerie, juge au dit Conseil, et désigné en cette qualité, par Mr le président pour assister à l'éxécution et devant la troupe assemblée en armes, jugement précité.
Aussitôt après lecture, un piquet d'infanterie composé, conformément aux prescriptions règlementaires s'est approché et a fait feu sur les trois condamnés qui sont tombés morts.
En foi de quoi, nous avons dressé le présent procès verbal, prescit par les articles 151 du Code de Justice Militaire et 52 du décret du 7 Octobre 1909, portant réglement sur le service des places.
Fait à Châlons-sur-Marne, les jours, mois et an que dessus
L'officier d'administration Greffier.
Réhabilitation
Les informations de cette page peuvent se révéler inexacte et/ou non mise à jour. Pour toutes vos remarques, vous pouvez nous contacter.