Etat civil
lle-et-Vilaine
département
DESNOES Marie, Joseph
et de
Signalement
3188 au Corps - Cl. 1912
N° Matricule
5457 au Recrutement Seine 3e
N° Matricule
Déposition
Mon capitaine
Voila comment cela m'est arrivé
C’était le 25 [septembre 1914] à environ 4 heures et demi du soir.
Le bataillon reçoit l’ordre de chargé a la baïonnette.
Nous avons avancés à peine 100 mètres que nous avons été obligé de faire demi-tour alors, à ce moment, je me situe dans une tranchée.
J’étais à peine couché que voilà un de mes camarades qui arrive, lui était blessé alors je me mets en devoir de le panser.
Comme je tirais mon paquet de pansements, il reçoit une balle dans la tête. Alors je me remets dans la tranchée. Lorsque cela a été fini, je retournais voir s’il était mort il ne respirait plus. Je lui [pris] une partie de ses cartouches et son fusil comme le mien avait une vis de partie.
Je le prends par le bout du canon sans savoir qu’il était chargé. Je le traîne. Je ne sais si la [g]âchette se prend dans un bout de bois.
Le coups me part dans la main.
Mais ne croyé pas que je l’ai fait exprès, je ne suis pas un lâche, je suis un Français qui ne demande qu’à retourner au feu
La transcription de la déposition est faite volontairement avec les fautes d'ortographe existante et les mots entre crochets ("[...]") en sont une déduction de lecture.
Certificat du Dr Buy
Rapport du Médecin Principal de 2è cl. Buy, médecin chef de l'hopital d'Evacuation n°2 sur le soldat Ruelleux Louis du 19ème Bataillon Chasseurs à pied 1ère Cie suspect de mutilation volontaire sur lui même.
De la mise en observation à l'hopital militaire de Châlons et des examens pratiqués il résulte que le soldat Ruelleux Louis du 19ème Bataillon Chasseurs à pied 1ère Cie est atteint de large perforation récente de la paume de la main gauche par coup de feu.
Le tatouage très net des bords de la plaie prouve que le coup a été tiré à bout portant.
La présomption de mutilation volontaire ressort de ce que l'orifice d'entrée du projectile et le tatouage siègent du coté de la paume de la main.
Châlons, le 2 octobre 1914.
Extrait du conseil de guerre
Le soldat RUELLEUX, Louis, François du 19ème Btn de Chasseurs à pied, est t'il coupable, d'avoir, en septembre 1914 abandonné son poste en présence de l'ennemi ?
Sur cette question, à l'unanimité OUI, l'accusé RUELLEUX est coupable;
A l'unanimité, le soldat RUELLEUX, sus qualifié à la peine de mort, par application des articles 213 et 187 du Code du Justice militaire.
Procès-Verbal d'exécution à Mort
L'an mil neuf cent quatorze le dix neuf Octobre, à six heures vingt cinq minutes.
Nous Mathieu, officier d'administration du 1ère classe, Greffier prés le Conseil de Guerre du Quartier Général, commandant de la 4è Armée, en date du dix huit octobre 1914.
Nous sommes transporté au champ de tir de la garnison de Châlons-sur-Marne, pour assister à l'éxécution de la peine de mort prononcée le dix sept Octobre 1914, contre les militaires ci après dénommés en réparation du crime d'abandon de poste en présence de l'ennemi.
1° RUELLEUX, Louis, François, Marie, fils de feu Mathurin et Desnoes, Marie, Joseph, né le 15 mars 1892, à Saint Meen, arrondissement de Montfort, département de l'Ille-et-Vilaine, profession de charron, résidant avant son entrée au service à Ivry, 45 Route de Choisy, Département de la Seine, célibataire, taille d'un mètre 560 millimètres, cheveyx châtains foncés, yeux bleus foncés, nez rectiligne, visage ovale. N° Mle 3188, soldat au 19è Bataillon de chasseurs à pied.
2° VOGEL, Fernand, fils de Victor et de Chatillon Eugénie, né le 29 Août 1892 à Paris, arrondissement de ___ (Seine) célibataire, résidant avant son entrée au service à Paris, 16 Rue du Roi de Sicile, arrondissement de profession de peintre, célibataire, soldat au 19è Bataillon de chasseurs à pied.
3° FRANÇOIS, Emile, Georges, fils de ____ et Françoise Adelaïde, né le 6 Décembre 1892 à Paris, 13ème Arrondissement, célibataire, profession de domestique, résidant avant son entrée au service à l'assistance publique à Paris, soldat au 21sup>è Bataillon de chasseurs à pied.
Arrivé sur le lieu de l'éxécution, nous avons donné lecture aux condamnés en présence de MrSimon, capitaine de gendarmerie, juge au dit Conseil, et désigné en cette qualité, par Mr le président pour assister à l'éxécution et devant la troupe assemblée en armes, jugement précité.
Aussitôt après lecture, un piquet d'infanterie composé, conformément aux prescriptions règlementaires s'est approché et a fait feu sur les trois condamnés qui sont tombés morts.
En foi de quoi, nous avons dressé le présent procès verbal, prescit par les articles 151 du Code de Justice Militaire et 52 du décret du 7 Octobre 1909, portant réglement sur le service des places.
Fait à Châlons-sur-Marne, les jours, mois et an que dessus
L'officier d'administration Greffier.
Réhabilitation
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